Ce sujet a 3 réponses, 2 participants et a été mis à jour par Brigitte, il y a 6 mois et 1 semaine.
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C’est une chose entendue : le business model d’AirBnB et d’Abritel est foireux en partie parce qu’il est très magnanime vis-à-vis des locataires irréfléchis. Il suffit de prendre un seul exemple tiré du droit européen et d’étudier la manière dont ce droit a été tordu par les OTA : le droit de rétractation des locataires.
Appliqué aux contrats de location saisonnière, le droit de rétractation signifie que le locataire a le droit de réserver, puis de se dédire , et cela sans encourir aucune pénalité. En Europe , le droit de rétractation ne s’applique pas à toutes les ventes . Il ne concerne que les achats effectués à distance auprès d’un professionnel (il n’y a pas de droit de rétractation sur le bon coin SI vous achetez à un particulier) ou à la suite d’un démarchage.
Par ailleurs, le droit de rétractation peut être écarté pour les biens personnalisés (par exemple, un peignoir brodé au nom du consommateur), pour les biens descellés par le consommateur et qui ne peuvent être renvoyés pour des questions d’hygiène ou de protection de la santé, pour les travaux d’entretien ou de réparation réalisés en urgence au domicile du consommateur et expressément sollicités par ce dernier ou encore pour les enregistrements audio, vidéos ou logiciels informatiques, notamment.
Il est également exclu pour les services d’hébergement ( location de courte durée, location saisonnière) conclus entre un consommateur et un professionnel, la location de voitures, les services de restauration et les activités de loisirs fournis à une date ou à une période déterminée. Le droit de rétractation existe par contre pour la location de type résidentiel ( résidence de longue durée ) et il existe aussi pour les locations saisonnières lorsqu’elles sont conclues entre particuliers !
Tout ceci est codifié par une directive européenne de 2011 qui , au vu de sa complexité, ne fait pas du tout les affaires de nos OTA, lesquelles n’ont qu’une seule chose en tête : R A T IO N A L I S ER. Et pour rationaliser il faut évidement commencer par simplifier à outrance en mettant tout le monde au même régime, si possible le régime sec !
C’est ainsi qu’aucun hôte professionnel ne trouvera jamais sur Abritel ou sur AirBnB la mention selon laquelle, en instaurant un droit de rétractation systématique au seul bénéfice des locataires (AirBnB) ou en cachant l’information, et en exerçant une pression auprès des loueurs pour atténuer les conséquences d’une annulation (Abritel) , les OTA foulent en réalité au pied la réglementation européenne.
C’est exactement une des raisons pour lesquelles Bruxelles vient de taper sur AirBnb et dans une moindre mesure sur Homeaway car leur système d’annonces et de réservation en ligne fait soigneusement l’impasse sur le fait que le locataire ne dispose d’aucun droit de rétractation quand il loue auprès d’un loueur professionnel.
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